Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Contre la censure SKYBLOG
Derniers commentaires
11 octobre 2006

Analyse de la poétique de Mimi0706

Dis_witte__008Dans ma critique de la Déraison Bloggique, au cours du chapitre consacré à Fantasquemind et la poétique bloggique, j'évoquais une certaine tendance poétique bloggique, marquée d'un côté par la fascination gothico-sentimentaliste pour le morbide, de l'autre, par le sentiment nauséeux amoureux... Mimi réalise ces deux tendances !

Il y a chez Mimi0706 trois types de poèmes : a) les poèmes sebbistes ; b) les poèmes en –able réservés aux amis de Mimi ; c) les poèmes gothiques avec son lot de références clichées à Satan, au sang, à la mort, au suicide, c'est-à-dire des références mortifères. Ces trois tendances renvoient ultimement à un même trait de personnalité: le narcissisme.

a) Les poèmes sebbistes sont de deux sortes : les premiers parlent des jours heureux (apparemment, ils ne sont pas les plus nombreux) ; les seconds parlent d'un serment de fidélité au-delà de la rupture :

Stp seb mon ti ange dis moi, c'est à cause de moi ? Je te plait plus ?
Tu ne m'aime plus comme au début je sais... Mais pourquoi on est perdue ?
Tu sais j'ai besoin que tout s'arrange...
Je suis désolé mais t'es ma vie pi je t'aime mon ange...


(NB : Mimi, si j'en crois la photo, qui n'est pas vraiment à son avantage, est une fille... on doit donc lire : « Je suis désoléE » ; les autres erreurs grammaticales n'entraînant aucun contre-sens, il ne sert à rien de les évoquer)

b) Les poèmes en –able sont souvent de courts poèmes sans intérêts que Mimi dédie à ses amies. Ce qui surprend dans ce type de poèmes, c'est que les amies de Mimi ont toutes les mêmes caractéristiques : elles sont adorables, admirables, raisonnables, (imbaisables ?)... Peu d'éléments vraiment personnalisés, comme si le type de rapport entretenu entre Mimi et ses amies était purement abstrait.

c) Les poèmes gothiques entrent parfois dans la catégorie sebbiste ; parfois sont l'expression d'un sentiment pur sans objet. Ils se caractérisent par le sentiment de déréliction, d'isolation virtuelle, l'envie de suicide et la référence constante à Satan, à qui Mimi, qui ne sait pas qu'elle joue avec le feu, livre son âme.

J'ai le mal-être
Et j'aimerais, grâce à l'aide de Satan, pouvoir disparaître...


Maintenant, Satan je t'implore,
Je suis en désamour
Alors mon âme, viens la récupérer !
Viens me chercher !!
Prends-moi...
Emmène-moi...
Je suis fin prête à présent.
Oh SATAN,
Viens, je t'attends.


Il y a tant de questions...
Mais pourquoi tant d'incertitude,
Et pourquoi tant de doute...
Pourquoi ai-je si peux confiance en moi ?
Pourquoi de temps à autre suis-je mal dans ma peau ?
Pourquoi suis-je aussi complexée ?
Pourquoi suis-je aussi timide ?
Pourquoi suis-je comme ça ?
Pourquoi ai-je souvent froid ?
Pourquoi est-ce que je me sens souvent seule ?
Pourquoi est-ce que je reste dans l'ignorance ?
Pourquoi je ne trouve pas les réponses à mes préoccupations ?
Pourquoi il y a t-il tant de « comment » ?
Pourquoi il y a t-il toujours et tant de « POURQUOI » ?


J'ai envie de crever
Alors pourquoi samedi soir j'me suis pas fais écrasée?
En me mettant au milieu de la route j'espèreais en finir...
J'étais bourée mais j'voulais mourir




Analyse de la situation :

Je ne vais pas analyser les poèmes de Mimi d'un point de vue littéraire, mais essayer d'offrir une réponse à la question principale de Mimi : « Pourquoi suis-je si seule ? Pourquoi Seb m'a-t-il quittée ? »

A la lecture des poèmes de Mimi, j'ai pu remarquer un auto-apitoiement constant (« Pauvre Mimi »), c'est-à-dire un nombrilisme constant qui me pousse à croire que l'amour que Mimi peut porter aux êtres n'est en fait qu'un moyen de se retrouver elle-même en chacune des personnes qu'elle côtoie. Les poèmes en –able sont asses symptomatiques, de ce point de vue : Mimi n'est pas capable de préciser les raisons de son admiration pour telle ou telle personne ; elle use d'un vocabulaire général, qui renvoie plus à un potentiel qu'à un acte : « Tu es admirable »... Les adjectifs en –able expriment une possibilité d'être admiré, mais Mimi ne dit pas : « Je t'admire » : elle coupe le lien qui pourrait concrètement l'attacher à cette personne, creuse un fossé entre elle et son amie et ne veut pas mouiller ses sentiments d'une manière directe. Toutes les relations amicales de Mimi sont abstraites (c'est-à-dire sans attache concrète). D'où cette série de poèmes sur le sentiment de solitude :

Pauvre de mimi,
Détestée par la vie.
Pauvre de mimi,
Qui en dehors du net n'a pas de vrai amis.


Oui... l'amitié vraie est pour Mimi absolument fictive (virtuelle). Si Mimi a besoin d'amis, ce n'est pas tellement pour opérer le partage sentimental de sa personne que pour entendre un écho ; parler dans le vide, pour une personne narcissique, ne procure aucune satisfaction. Narcisse a besoin de son miroir et de s'illusionner, en toute conscience (cf. Rosset), sur l'existence d'Autrui... Narcisse a besoin de l'Autre en tant qu'Autre et Même à la fois : l'Autre, qu'il aime en tant que Même ; le Même pour se noyer dans l'Autre ! Tout n'est donc qu'affaire de p'tit nombril. Mimi avait besoin de Seb, parce qu'il était Autre comme le Miroir doit être Autre, donc en-dehors du Moi pour pouvoir le refléter.

En quelque sorte, Seb n'a jamais été qu'un prétexte pour Mimi, une support, une surface où elle pouvait mirer non pas un autre être mais son propre sentiment (NOTEZ D'AILLEURS que Mimi, dans le commentaire analysé dans l'article précédent, répète à plusieurs reprises que s'en prendre à Seb, c'est s'en prendre également à elle). Ce que Mimi aimait en Seb, ce n'est pas Seb lui-même, mais le fait que l'amour de ce dernier était à l'image de son propre amour. Il est évident qu'un amour aussi abstrait ne pouvait convenir à un individu qui se dit « romentik » comme Seb...

Malheureusement pour Seb, Mimi ne compte pas en rester là. Toute personne saine d'esprit (qui ne pousserait pas le narcissisme, bien humain pourtant, jusqu'à ses limites) envoie chier son ex', réalise son deuil par la rancune, c'est-à-dire accepte la différence absolue entre les êtres ; pour Mimi, par contre, cette différence est inacceptable puisque Seb est l'expression d'elle-même. Douleur : le miroir de Narcisse est brisé ! Comment faire pour se noyer ? Comment réaliser le destin gothique par excellence qu'est le suicide ?

L'attachement de Mimi pour Seb, qui devient même grotesque, doit être répété* (quinze pages de poèmes et la plupart concernent Seb !!!) jusqu'au-delà de la rupture... jusqu'à venir sur mon blog donner la preuve de cet attachement... Bien que j'émette un reproche sévère à l'égard de Mimi, Seb ne réagit même pas... alors qu'il montait sur ses grands chevaux dès que je dédiais un poème à Ambre !



* Suivant la logique spéculaire, tout objet (ou tout sentiment) doit être répété au moins une fois. L'analyse de ses commentaires sur mon blog, que vous pouvez trouver dans l'article précédent, en est la preuve. Dans l'échantillon de poèmes présents, on peut aussi remarquer ce besoin de répéter la même chose: l'appel à Satan, par exemple; mais aussi la question sur le "pourquoi" des choses: les trois premiers vers expriment la même question générale mais d'un autre point de vue. Narcissisme donc dans cette illusion sur l'altérité du Même, que l'on retrouve dans l'usage des mots chez Mimi.

Publicité
Commentaires
Contre la censure SKYBLOG
  • Suite à la censure arbitraire de mon blog paris9depression sur skyblog, j'ai préféré choisir un environnement qui ne serait pas dominé par le fascisme cybercopique. Mon blog a pour tâche de livrer des analyses ironiques de certaines perles de skyblog.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Contre la censure SKYBLOG
Publicité